Mina pleurait, comme toujours, ce matin en allant à la rivière. La dispute de la veille l'avait profondément marquée et son coeur en lambeaux tenait par un fil dans sa poitrine. Soutenant le bas de son ventre, elle le frottait car depuis le jour avant, le bébé n'arrêtait de bouger, rendant la marche pénible...
Elle alla s'allonger sur la berge de la rivière et caressait l'eau en murmurant d'une voix brisée :
- Comme j’aime venir me reposer,
Sur l’herbe verte de tes beaux côtés,
Entendre ton eau cristalline s’écouler,
Et méditer sous ce beau soleil d’été.
Coule, coule, rivière aux mille diamants,
Au tracé creusé au cours des temps,
Tu renfermes faune et flore pour les êtres,
Tout en traversant des paysages champêtres.
Toi ma belle et langoureuse rivière,
Ô combien de fois tu es vraiment fière,
Des serments échangés par tes amants,
Toi leur témoin entre la pierre et le torrent.
Les amoureux aiment venir se confier,
Renouveler leurs voeux d’amour chaque année,
Tu coules au creux d’une belle et verte vallée,
Toi la féconde des amours partagés.