Domaine de la famille Fortunat
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 Le retour...ultime?

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Jehan de Proisy
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Jehan de Proisy


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MessageSujet: Le retour...ultime?   Le retour...ultime? Icon_minitimeSam 12 Mai - 13:36

Sa monture soignée, Jehan tomba sur un jeune soldat, sans doute récemment recruté par Pierre. Rapidement, il lui donna ses instructions à savoir de remettre d'urgence un guetteur au dessus du pont levis et de lui signaler toute nouvelle arrivée au château.

Certes les rouliers étaient assez peu nombreux mais on avait vu quelques forteresses tomber à l'aide d'effectifs très réduits suite à l'insouciance de leurs habitants. Une fois les malfaiteurs dans l'enceinte il était assez difficile, à moins de disposer d'une soldatesque puissante, de les bouter hors du domaine. En général cela se soldait par la perte des réserves de grains et le pillage des cuisines recelant les principales viandes séchées.

Jehan n'était point avare loin de là, il offrait en général les surplus du Vicomté aux serfs qui l'entretenaient et par conséquent le faisaient vivre lui et sa famille. Il ne voulait donc point risquer de ne pouvoir subvenir à leurs besoins en cas de pénurie. Une mauvaise récolte suite à un printemps pourri et ce sont des centaines de gens qui mourraient de faim... Combien de nobles, ou de responsables - mais ne devrait-on pas dire d'irresponsables plutôt ? - l'oubliant avaient du mâter, le plus souvent dans les larmes et le sang, des révoltes locales dûes essentiellement à leur incurie?

Donc il avait donné ses directives d'une manière douce mais ferme comme à son habitude ne s'énervant que rarement en général devant la stupidité de certains interlocuteurs trop imbu de leur petite personne...

Un autre point qu'il n'oubliait jamais était de rendre grâce au Très Haut d'une part de lui permettre de vivre l'instant présent et de lui garder une famille... Passé un temps il la rêvait unie cette famille mais, de jour en jour, il commençait à douter de pouvoir le faire jamais. Edwin était en retraite préférant la compagnie des pères à celle du château, Lee courait le Royaume pour obéir aux ordres venus de Paris - quels qu'ils soient -, Echansson se signalait de temps à autres ignorant totalement qu'il avait un frère qui n'attendait qu'un signe pour l'aider. Bref hormis quelques proches qui le serraient de près Jehan désespérait de voir jamais cette famille Fortunat réunies ou tout au moins unie par les mêmes liens et les mêmes convictions.

Il entra donc dans la chapelle dédiée à son premier fils le petit Gabriel emporté dans sa dixième année...Il s'était battu pour que cette chapelle soit consacrée afin qu'elle offre tant à la famille qu'aux habitants proches ou voyageurs de passage un lien avec le Trés Haut. Pour sa part il priait tout aussi bien dans ses champs que sur sa monture ou dans son lit. Les cérémonies convenues ou tout un chacun venait en premier pour paraître et montrer la dernière vêture à la mode l'exaspérait au plus au point.

La Chapelle St Gabriel d'Olonne lui convenait donc parfaitement par sa simplicité monacale et seules les fleurs du domaine en étaient le principal ornement. La chaire aussi que le Vicomte avait réalisée à ses temps - lointains - libres puisque ayant appris le travail du bois dans son jeune temps. Cela et le vitrail représentant Oane répondant au Très Haut que l'Amour entre les hommes était le but principal de notre présence sur terre constituait les "trésors" de la chapelle consacrée.

On voyait aussi une gravure avec une croix que Jehan avait fièrement portée et que Lee désormais symbolisait pour les vivants en gérant l'Ordre en lequel il avait fondé tant d'espoir déçu par les prédécesseurs de son épouse, êtres fats et bornés à l'exception d'un seul bien trop vite disparu au goût de Jehan. L'ancien Duc d'Alençon était un être d'exception et jamais, malgrè son serment et sa charge, il n'avait obéit aveuglément faisant passer avant toute contingence temporelle les intérêts de l'Ordre et ses principes d'ouverture aux plus démunis quelle que soit leurs convictions ou religions.

Jehan aurait pu suivre cet homme d'exception - portant curieusement le nom d'une constellation avait il appris plus tard - jusqu'en Jérusalem s'il avait fallu.

A genoux au centre de la nef ainsi priait Jehan...

Il se demandait s'il aurait, prochainement l'occasion de revoir sa Mie, son Aimée. Depuis de longs mois il ne l'avait plus serrée dans ses bras et cela lui pesait. Certes il avait été en colère, à une époque, d’ouïr que les couleurs d'Olonne - portée par Lee - avaient flotté parmi les assaillants de Poitiers. Mais il lui en avait parlé et lui avait même écrit à ce sujet et finalement, sans toutefois l'oublier, lui avait dit admettre sans toutefois les comprendre, ses raisons.

Désormais seul comptait son désir de la revoir et de renouveler leur union de façon publique. Lee était "celle" quui lui était destinée et son amour pour elle ne décroissait pas. Il gardait le souvenir de sa peau de son odeur de son rire cristallin de son humour foudroyant et de sa langue bien pendue. Comme lui elle doutait d'elle-même avant de prendre une décision importante mais comme lui une fois sa résolution arrêtée rien ne pouvait l'entraver quelques en fussent les conséquences.

Pour Lee, pour la voir plus souvent, mais aussi par lassitude Jehan avait abandonné peu à peu la vie publique. Il faut dire que certains s'étaient joyeusement regroupés pour l'y pousser.

Sans le vouloir ils avaient réveillé chez cet homme de compromis diplomate dans l'âme, le jeune guerrier breton - et oui Jehan était né Breton - qui sommeillait. Ainsi c'était réveillée sa violence et son amour de la guerre. Il avait embrassé la cause des opposants à ces tyrans auto-proclamés qui prétendaient abattre leur joug sur des Provinces que, jusqu'alors, ils avaient abreuvé de leur mépris refusant de nommer des Pairs ou de les voir autrement que comme séditieuses.

C'est ainsi que l'on avait vu le dragon Fortunien, Jehan ayant renoncé pour cette campagne à porter les armes du Poitou, cracher ses flammes sur plusieurs champs de batailles et occire de belle façon des hommes et des femmes fleurdelisés le regardant venir du haut de leur suffisante certitude de "nantis-bien-en-cours" écrasant de leur sotte ignorance les peuples s'étant choisi des bergers qui n'avaient, hélas, pas l'heure de plaire aux enrubannés Parisiens et à leurs féaux.

Jehan priait donc pour que l'âme des hommes et femmes qu'il avait dépêché, au nom de la défense du libre arbitre donné par le Trés Haut aux hommes sur terre, trouve la paix si ce n'était une place dans le soleil.

Il priait pour que Lee le rejoigne au moins le temps d'un second mariage devant tous pour affirmer que, comme lui, elle l'aimait encore si ce n'était autant...

Il priait pour les enfants qu'elle lui avait donné. Emilie et Edwin pour que tous deux comprennent les valeurs que leurs parents défendaient et qui avaient pour nom, honnêteté - même dans l'erreur - franchise et honneur de la parole donnée. Peu importaient les opinions seuls comptaient la sincérité et le respect de l'engagement ainsi que la capacité à reconnaitre que l'on avait pu faire fausse route. Ne disait-on pas "Errare humanum est, perseverare diabolicum" (se tromper est humain; persévérer est diabolique)?

Il priait pour que Malone puisse épouser selon son coeur et ne subisse pas les avanies des cérémonies de mariage frappant les membres de la famille comme absence de clerc, ou de témoin voire maladies de dernière minutes etc.

Il priait pour Meilleen...pour des raisons qui ne regardaient que lui et des interrogations qu'il aurait aimé solutionner. Peut être le pourrait il lorsqu'il aurait rejoint le monde infini...allez savoir SES voies sont, dit-on, impénétrables.

Il priait pour Allydou qui l'inquiétait. Cette jeune femme, qu'il avait poussé à aimer la politique, avait subi des coups terribles. Des injustices notoires et absurdes de la part d'êtres au "petits pieds" dont certains n'avaient pas hésité à trahir leur Comté. Trouverait elle jamais l'amour qui apaise et lui permettrait de se rassasier de "l'autre". Cet "autre" qui fait de vous un être complet épanoui et enfin heureux dans son âme, son cœur et son corps?

Tout cela n'était pas formulé peut être selon les canons de l’Église. Mais le Trés Haut devait avoir l'habitude depuis les années que Jehan l'interpellait sans ménagement implorant le plus souvent la miséricorde pour d'autres que lui qu'ils soient mourants, défunts, malades ou mécréants.

Le Vicomte d'Olonne, en sa petite chapelle, priait à genoux sur la pierre de la nef. Sa silhouette aux bras écartés vers le sol était nimbée de la lumière filtrée par le vitrail. Sa tenue de cuir rouge, désormais moulée à son corps comme une seconde peau à force que d'être portée, brillait patinée par endroits. Le Dragon des Fortunat, en ces lieux, retrouvait peu à peu le repos de l'âme en revenant à ce qui était devenu ses racines, la terre Poitevine...

Seuls furent audibles les paroles de conviction prononcées d'une voix forte et claire...

Saint Gabriel archange,
ange de la Tempérance,
ouvre nos oreilles
aux doux avertissements
et aux appels pressants du Très Haut.
Tiens-toi toujours devant nous,
nous t'en conjurons,
afin que nous comprenions bien
la Parole de Dieu,
afin que nous Le suivions
et Lui obéissions
et que nous accomplissions
ce qu'Il veut de nous.
Aide-nous à rester éveillés
afin que, lorsqu'Il viendra,
le Seigneur ne nous trouve pas endormis.
Amen


O glorieux Jean, qui avez été si cher à Christos que vous avez mérité de reposer votre tête sur sa sancte poitrine,
et d'être, par lui et en sa place, donné comme fils à sa mère;
mettez en mon coeur un amour vif pour le très Haut, Aristote et Christos.
Obtenez moi du Seigneur que moi aussi,
avec un coeur pur de toute affection terrestre,
Je sois digne d'être toujours uni ici-bas,
à Aristote et Christos, comme fidèle disciple,
et au très Haut, comme fils dévoué,
Afin de leur rester éternellement uni dans le ciel.
Ainsi soit-il.

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Jehan de Proisy
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MessageSujet: Re: Le retour...ultime?   Le retour...ultime? Icon_minitimeLun 14 Mai - 1:28

Il resta ainsi une fois ses dévotions achevées à attendre il ne savait trop quoi...Que pouvait il encore espérer si ce n'était un miracle. Mais pour qu'un miracle s'accomplisse ne fallait il pas au moins une personne qui y assiste, Jehan se sentait de taille à faire l'affaire pour ce rôle, et un "miracle". Or pour cette partie Jehan n'y pouvait mie ne sachant même pas vers où diriger ses pas pour aider, éventuellement, le miracle à s'accomplir.

Ce n'était pas faute de s'y être essayer mais ses missives sonnaient, avait il compris, comme des reproches alors que dans chacune d'elle il avait déposé son coeur là où un autre aurait tout simplement déclarer certaines choses inacceptables et invivables. Lui voulait, au contraire, dire que quelle que soit la situation il avait aimé, amait toujours et aimerait encore celle à qui il avait choisi d'offrir son nom son rang sa vie son âme. Le nom et le rang sans doute ne valaient ils pas grand chose au regard d'autres choses, pour sa vie et son âme il ne savait pas et n'attendait qu'un signe quel qu'il fut...

Personne donc ne vit son visage baigné de larmes tandis qu'il interrogeait du coeur le Trés Haut les yeux rivés sur l'autel, pas plus que quelqu'un n'entendit la sourde prière qui franchissait ses lèvres...


Ô toi le Trés Haut!
Regarde moi je te prie,
Qui suis je? Qu'ai je fait pour que tu tienne loin de mes bras
Celle que tu m'as envoyée par delà les monts et vallées?
Pourquoi nous retiens tu séparés par nos engagements
Et nos destinées après nous avoir permis de gouter
Ensemble à la douceur du paradis sur terre?
S'il le faut prends ma vie car sans elle je ne suis rien
Je n'ai gout à rien et le plus radieux des matins
Ne ressemble qu'à la plus sombre des nuits.
Parle! Commande et j'obéirai car ta Loi est au-dessus
De celle des hommes, et tu nous as donné l'amour
C'est ce message que je veux porter à mes congénères
Mais surtout et avant tout à celle qui est l'essence de ma raison de vivre.
Éclaire mes paroles pour qu'elle comprenne que ma franchise
N'est point un reproche mais un constat des faits
Que je souhaite laisser derrière nous.
Montre lui l'Amour qui imprègne mes missives vers elle

Et puis...
Fais de moi ce que bon te semble mais jamais, ô grand jamais
Je ne pourrais cesser de l'aimer.

Je préfère encore te renier et renier ce que je suis plutôt
Que d'être délivré de notre union.

Si elle ne veut plus de moi peu importe car moi je lui appartient pour l’Éternité et bien au-delà.
Toi seul sais ce que recèlent nos cœurs et nos âmes
Si elle a des rancœurs envers moi que sa vengeance se porte sur moi et non sur des innocents!
Et...
(Sa voix devint intelligible)Si elle exige sa liberté, n'ayant plus d'Amour pour moi
Qu'elle me le dise franchement et je prendrai sur moi
Pour la laisser partir afin qu'elle soit heureuse même sans moi...

Amen

Jehan resta prostré dans la nef à genoux, attendant un signe jusqu'à, s'il le fallait sa mort mais il ne bougerait plus d'ici...
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